Cities vs Nature

 

Zalez pratique le pochoir outil mis en avant par de nombreux street artists, à ceci près qu’il recherche une mise en scène originale en installant son motif – exclusivement des nus féminins préalablement reproduits sur plexiglas – puis en le photographiant dans des environnements naturels qui sont autant de jardins d’Eden dont émane une grande quiétude renforcée par la nudité du corps.

Si les outils qu'il emploie le rapprochent d'une esthétique Street-Art avec l'utilisation quasi systématique de la bombe et du pochoir, la scénographie épurée de ses oeuvres le place dans un registre plus proche du Land Art. Il pratique également le dessin aussi bien comme étude préparatoire à ses pochoirs que comme œuvre indépendante tout en restant dans un domaine féminin et sensuel.  

Les oeuvres de Zalez nous questionnent sur le besoin de solitude et d'introspection aussi bien que sur l'image de la femme dans la société occidentale contemporaine.

Le travail de Numartis est au contraire débordant de vie, où les sujets sont multiples et diffus, la ville omniprésente. La proximité de l’autre, le chevauchement des symboles, et le télescopage d’éléments visuels sans lien apparent sont le miroir d’une société médiatique où règne l’image sortie de son contexte.

S’il choisit la plupart du temps, New York comme décor, cela n’est pas anodin s’il s’agit d’une « ville qui ne dort jamais » au cœur de ce culte de l’image. On retrouve ainsi pêle-mêle au cœur de Times Square, Dark Vador, Mickey, Oui-oui, Batman et nombre de symboles de la culture Pop auxquels il est impossible d’échapper.

Après avoir découvert la peinture à l’appui des théories de Kandinsky et de la force des couleurs de Rothko, Numartis se tourne logiquement dans un premier temps vers l’abstrait avant que n’apparaissent de nouveaux outils de création avec l’avènement de l’ère numérique. Chaque œuvre, travaillée minutieusement révèle ainsi un nombre de détails impressionnants, parfois invisibles au premier regard, formant un tout à la limite de l’abstraction.
Au cœur de leurs travaux respectifs, on retrouve le besoin individuel de se trouver un « ailleurs », un jardin secret face au flot d’images incessant émis par une société en constante évolution dont l’identité profonde nous échappe.