Words and dreams

Que signifient les mots ? Quel est le sens des rêves ? Comment l’écriture, la lecture, ou la perception des rêves et des souvenirs ont changé à travers l’évolution de notre monde ?

Autant de questions légitimes face à l’omniprésence de la technologie et de son language binaire auxquelles Fred Eerdekens (Pays-Bas), Mathias Schmied (France) et Kris Trappeniers (Belgique)  tentent de répondre dans l’exposition Words and Dreams.

 

La galerie Magda Danysz offre à travers cette exposition une carte blanche à ces trois artistes autour des thèmes des mots et des rêves où chacun pose un regard singulier.

 

Dans le travail de Mathias Schmied, les mots se font réels. Ils existent plastiquement, patiemment découpés dans le papier. Ici ce n’est pas le sens du mot qui intéresse l’artiste mais son approche graphique. L’œuvre se construit autour des liés et des déliés. La forme du mot se libère-t-elle complètement de son sens ? Le graphisme peut-il être vidé de toute interprétation ? Le mot porte son sens intrinsèquement. La lecture de l’œuvre est alors portée par la signification que nous donnons à celui-ci. Mathias Schmied agite les codes établis et joue avec la forme comme pour « vider la narration de sa substance ».

 

Fred Eerdekens crée des œuvres dans lesquelles les mots et les rêves semblent se rencontrer. Ses sculptures, ses installations, projettent leur message au mur par un jeu d’ombres portées. Il fait ainsi naître des images fantômes sans présence réelle, dont l’ombre seule dessine les lettres, comme un souvenir onirique. Le mot se fait jour comme par enchantement sans que le spectateur ne puisse tout à fait déterminer son origine. Le langage n’est plus présent matériellement mais il saisit le regard et la curiosité.

 

A travers le travail de Kris Trappeniers, le mot devient trait, il est une source d’inspiration. Plus que le mot seul, c’est la poésie qui importe dans son travail. Ainsi les mots et les rêves se rejoignent, ils s’allient. Kris Trappeniers choisit notamment la figure de Rimbaud à laquelle il donne forme par son tracé noir et fin. Le dessin de son pochoir se fait trait continu comme une ligne d’écriture, il est léger et souple. Ainsi il rappelle la calligraphie chinoise, cette écriture apte à laisser l’esprit rêver, par sa précision autant que par sa force figurative.

Dans l’exposition Words and Dreams, le mot se fait tour à tour trait, inspiration ou interprétation des rêves grâce aux langues poétiques de Fred Eerdekens, Mathias Schmied et Kris Trappeniers.