LE LIBAN A L'HONNEUR A L'ABBAYE DE JUMIEGES

Le département de la Seine-Maritime présentera à l’abbaye de Jumièges, du 15 juin au 6 novembre 2022, le projet A roof for silence, conçu par l’architecte libanaise Hala Wardé.

L’installation A roof for silence a été présentée au Pavillon Libanais à la Biennale internationale d’architecture de Venise en 2021. Une partie — un « module » — de l’installation est actuellement présentée au Palais de Tokyo dans le cadre de l’exposition collective Réclamer la terre. L’ensemble de l’installation sera ensuite visible à l’abbaye de Jumièges, pour laquelle Hala Wardé, a conçu un dispositif spécifique en résonance avec ce site patrimonial si inspirant. Ainsi l’installation se déploiera au cœur de la monumentale architecture à ciel ouvert de l’abbatiale.

A Jumièges, l’installation se déploiera au cœur des ruines de l’abbatiale Notre Dame, dont l’architecture monumentale à ciel ouvert, constitue l’écrin. Le pavillon central, symboliquement éclaté, découvrira des cercles concentriques où les œuvres d’Etel Adnan Olivéa « Hommage à la déesse de l’olivier », traduites en céramique, prendront place. Etel Adnan, disparue le 14 novembre dernier à Paris, est considérée comme l’une des plus grandes artiste et poétesse américano- libanaise.

Les céramiques réalisées à partir de ses peintures sont l’un des derniers projets de l’artiste. Elles constituent l’élément central et irradiant de l’installation, A roof for silence. Réalisées par le Pôle Céramique Normandie avec la collaboration du CRAFT de Limoges, elles sont un hommage à la tradition céramiste libanaise et à l’artiste disparue. Cette réalisation exceptionnelle donnera lieu à un échange entre céramistes normands et libanais dans le cadre de la coopération entre la France et le Liban mise en œuvre par le Département de Seine Maritime.

Les œuvres photographiques de Fouad Elkoury autour des oliviers millénaires de BCHAALEH, viennent s’inscrire dans un second cercle et entrent en résonance avec les céramiques d’Etel Adnan ainsi que sa poésie, diffusée dans un troisième cercle par une composition sonore ondulatoire. Les mots de la poétesse s’entendent par la voix du chanteur Mika, dans un arrangement que l’on doit au collectif SOUND WALK.

Un chemin de verre irrigue la nef, et là, sous la découpe du ciel faite par l’architecture du lieu, les antiformes de Paul Virilio, où Hala Wardé puise son inspiration, prennent tout leurs sens.