Equin, l'esprit du cheval

Initié par la Direction culture de Fontenay-sous-Bois, l’exposition EQUIN l’esprit du cheval, est un projet singulier qui invite à ressentir la présence de l’animal, sa force, son énergie au travers de photos qui ne le montrent pas, et de sculptures qui subliment sa majesté.


Comme une « éthologie » artistique, vecteur d’interprétations multiples, l’exposition met en lumière la pratique de deux artistes émergents, Saône de Stalh et Christine Drouillard.


La première est sculpteur-plasticienne et la seconde photographe. De cette association de genres il est question de voir comment, au travers d’un thème commun, se croisent ces domaines de réflexion artistiques, de révéler la porosité entre ces sphères, et de mettre en relief une scène aux références variées puisées dans les mouvements de l’histoire de l’art comme dans la culture populaire. L’événement se place également sous le signe de l’expérimentation puisque des œuvres spécialement conçues pour cette exposition sont présentées.


Les sculptures monumentales bleues de Saône de Stalh trouvent leurs racines dans les hantises secrètes où prennent vie les mouvements naturels à l'animal. Dans ses mains le corps du cheval respire. Instinct et imaginaire se rejoignent pour inventer un surcroît de présence. L'artiste réussit à créer des volumes qui retracent l'itinéraire entre passé et présent. Il ravive la mémoire fossile, la matière vit et respire. La structure est mouvement et équilibre, suspension de l’élan, arrêt dans la conscience du temps… On se laisse imprégner par la dynamique sauvage et primaire de ses œuvres pour se laisser aller à ressentir l'impression de liberté, la puissance de l'animal, à la fois terrien et minéral.


En noir et blanc les photographies de Christine Drouillard nous transportent dans la psyché de l’animal. En s’emparant de ces états elle en fait une affaire personnelle de textures, de formes, qu’elle reprend et magnifie. A son gré, elle tire vers la composition abstraite, trouble la vision, grossit un grain… Plus la photo s’approche du réel plus le regard est brouillé, les pistes perdues. De nouvelles apparitions captivent son objectif et elle nous offre toutes les plénitudes de l’image telle qu’elle l’envisage, y compris sa nature intrinsèquement poétique. La révélation de l’animal merveilleux dans l’insoupçonné.


L’esprit du cheval, dans la Nef de la Halle Roublot, a des allures de liberté.