British subjects

Pour son exposition d’été 2016, le Centre d’art GwinZegal a choisi de mettre l’accent sur

un univers particulier, celui de la photographie anglaise. Existe-t-il une façon « british » de photographier, comme il existe une façon anglaise de jouer au football ?, s’interrogeait le journaliste et critique Michel Guerrin en 1996, dans le journal Le Monde.

Indéniablement, il semble se dessiner une identité, sinon une tradition britannique

de la photographie documentaire, née dans les années trente avec Bill Brandt,

puis poursuivie dans les années soixante-dix et quatre-vingts par Chris Killip, Tom

Wood, Paul Graham ; tradition perpétuée aujourd’hui par une nouvelle génération

de photographes comme Mark Neville, dont le travail se situe à l’intersection de

l’anthropologie, du documentaire et de l’art.

Leurs pratiques sont fortement marquées par la réalité sociale et politique d’un empire

industriel en déclin, avec la fermeture des mines et des chantiers navals, les longues grèves durement réprimées, le chômage et la perte du lien social. Depuis la Seconde Guerre mondiale, des villes entières construites autour d’une seule industrie se sont effondrées brutalement.

Nous vous proposons ainsi trois séries inédites en France : The Pier Head, de Tom Wood ; Port Glasgow, de Mark Neville ; ainsi que la présentation du film Skinningrove, de Michael Almereyda, consacré à Chris Killip.