Bestiaire

site officiel :
http://pijamagalerie.paris
du 25/02/2016 au 10/04/2016
PIJAMA GALERIE
10 rue du Pont-aux-Choux
75003 Paris
France
Nicolas Marang se pose en véritable Bricolart' en travaillant des matières aussi atypiques que pauvres dans des des créations qui dépassent l'upcycling.
Bestiaire
Une photo sur un réseau social, un message instantané, une rencontre humaine au détour d’un périple à vélo, une galerie de poche, deux heures de discussion et déjà l’idée germait. « Je vois ces 40m3 comme une volière urbaine ». Instantanément, Bestiaire était née. Si dans son quotidien professionnel Nicolas Marang envisage les problématiques actuelles des plus complexes avec pragmatisme, il est, dans le cadre de sa création, d’une spontanéité déconcertante. Un détail, une représentation mentale et le travail est déjà achevé. Il ne lui reste plus qu’à le réaliser.
En effet, Nicolas Marang n’envisage pas les superficies mais exclusivement les volumes. Ainsi l’espace de la Pijama Galerie lui offre la possibilité de jouer avec les aspérités du lieu comme une cage à chimères prenant leur envol ou tournant autour de leur axe de suspension. Car au volume s’associe le mouvement : des danses aléatoires au gré des variations de flux d’air généré par le passage, la chaleur… Bref, des sculptures polymorphes qui évoluent dans un milieu qu’elles s’approprient. Doué d’une faculté hors du commun à appréhender les trois dimensions, l’artiste n’a comme seule référence plane celle de l’ombre : l’ombre non pas en tant que trace laissée sur un support par un objet mais comme l’expression de son absence, l’absence de lumière que les objets capturent pour offrir au regardeur une multitude de représentations.
Les créatures volantes, comme l’artiste aime les nommer avec affection, racontent véritablement une histoire, celle de leur création. Principalement à base de cintres de pressing donnés par ses amis, mais aussi de toutes formes de déchets ou de fragments organiques dénichés lors de ses sorties en forêt, elles reconstruisent des récits de mémoires détruites. Grâce à un travail minutieux entre la joaillerie et la haute couture, Nicolas Marang plie, découpe, entremêle, galonne le métal, le lin, le cuir, y adjoint des phanères, des coques, de la peau… pour réinterpréter le vivant avec la justesse des grandes représentations picturales et sculpturales classiques et la précision de la zoomorphologie.
Il réalise également dans Bestiaire, une série de moulages de papillons. Affectionnant bien évidemment la magie du développement par métamorphose complète des lépidoptères, il est aussi très attaché au sens des mots et sensible au mystère étymologique que représente le nom de cet animal dont les racines sont toutes différentes selon les langues. Grâce à des techniques proches de l’alchimie, Nicolas Marang réussit à recréer les phénomènes physiques à l’origine des couleurs de leurs ailes : la diffraction et l’iridescence entre autres. Bestiaire invite au voyage, à la rêverie, mais aussi à une certaine prise de conscience, très contemporaine, sur la vie et le recyclage des objets du quotidien.
A première vue, identifiable à l’Arte Povera des années 60, les œuvres de Nicolas Marang n’ont rien de contestataires et se posent plutôt comme des symboles chamaniques suspendus au fil de la vie. Il serait donc plus à inscrire dans un courant d’upcycling artistique. Mais la poésie qui se dégage des œuvres et de leur scénographie incitent l’amateur d’art à se faire sa propre définition d’un travail unique.
Horaires :
Lundi au Samedi 10H-19H
Accès :
Metro: Saint Sébastien Froissart.
Bus: 95, 20
Tarif :
gratuit
Contact :
contact@pijamagalerie.paris