Polet au 115

C’est à nouveau en terre picarde que José-Xavier Polet choisit de présenter ses mystérieuses et abstraites métonymies picturales. Le plasticien belge anime les murs de la galerie municipale « Le115 ». Les travaux présentés sont des pièces récentes, simples, presque naïves. Et pourtant, les amateurs de cérébralités s'y retrouveront en écoutant ce qu'en dit l'éphémère maître des lieux: "Mon travail n'est pas fait pour l'œil, ni pour le cerveau mais pour donner à penser. Ou plutôt pour développer une approche métacognitive et dévoiler les mécanismes de base du cerveau. Au passage, c'est certain, il y en a pour la rétine et pour les neurones. Mais pour ma part, la grande question est bel et bien d'explorer les passerelles entre les sciences cognitives et les arts plastiques".

Né en Belgique en 1948, José-Xavier Polet partage son temps entre le Gard et la Picardie depuis une dizaine d’années. Son travail d’artiste est chargé de réminiscences asiatiques autant que d’interrogations sur l’importance de la ligne et de la forme. Et, à sa manière toute personnelle, il aborde les grandes questions que les sciences cognitives et l’étude du cerveau ont soulignées : l’importance du jeu, de l’ambigüité et du paradoxe. Sans oublier l’intentionnalité et l’aléa qui nous ramènent aux questions fondamentales sur le libre-arbitre. On notera que la facture est légère, souvent diaphane et que le blanc et le vide y prennent une place affirmée. Autour d’un geste ample et fougueux. José-Xavier Polet prône un retour à l’émotion et à l’impulsion et pense même que c’est ce qui manque le plus à notre époque.