Impressions

Salim Le Kouaghet est natif de la petite Kabylie. Il a passé sa jeunesse à Constantine dans le quartier « Bardo » en Algérie. Ce quartier, aujourd’hui en voie de disparition, ressurgit régulièrement dans l’oeuvre de l’artiste. Il a étudié aux Beaux arts d’Alger, puis arrivé en 1973 en France, aux Beaux-arts de Metz, Bruxelles, à l’école supérieure des arts décoratifs de Paris, puis à l’université de Paris VIII. Il est installé en Picardie depuis 1996, non loin de Château- Thierry, à Arcy-Sainte-Restitue. Il a déjà exposé à Noyon il y a quelques années, son travail s’est poursuivi et le voici invité au Chevalet avec une production récente inédite.

L’écriture est un thème récurrent de Salim Le Kouaghet. Les signes employés ne sont plus des signifiants mais des évocations d’autres espaces. Les couleurs, les formes et leur rythme résonnent comme une musique et réveillent des sensations et des images d’ailleurs. Il s’agit d’une démonstration du pouvoir évocateur de l’écriture par son graphisme, par son agencement dans la page, par sa taille, tous ces ingrédients qui font du texte manuscrit une trace unique emprunte de mémoire individuelle mais aussi collective et culturelle. Le travail récent de l’artiste emmène le spectateur curieux et attentif dans un voyage des plus et dépaysant.

« C’est à travers la photographie que j’ai abordé mon travail de peintre. Mes premières toiles sont directement inspirées de mes photos réalisées la nuit autour de l’éclairage urbain. La nuit et la lumière artificielle sont les deux éléments fondateurs de ma peinture. C’est à travers ces deux éléments associés à la notion de rupture et à l’exil qu’il faut scruter mon cheminement artistique. Dans ma quête, j’ai rencontré la peinture de Tàpies et celle de Lucio Fontana. J’ai tendu, agrafé, cloué, lacéré mes toiles à la recherche d’un espace pictural vital....»
Salim Le Kouaghet