Exposition Ivan Kawun (1921-2001)

.... En 1960-1962 Kawun a l’idée de peindre sur des feuilles de journaux (elles ont été ultérieurement marouflées). Des exemplaires de La Montagne, journal auquel est abonnée sa belle-mère, s’entassent. Ce support éveille son imaginaire. Il aspire à un langage sans censure. Sous l’assaut d’un jeu ludique, lettres, caractères, mots se dispersent et entreprennent un  vagabondage pour une dérive du sens. La nature toute proche lui inspire des formes géologiques, végétales, organiques qu’il improvise d’un geste puissant et flexible afin de retrouver le rythme élémentaire à l’unisson du lyrisme cosmique. Le travail de l’huile donne des équivalences plastiques et colorées à la typographie originelle. Tonique , la couleur conduit naturellement en larges boucles, une combinatoire dans laquelle s’ajustent, se décalent, des fragments pour un cheminement mystérieux.  L’arpenteur des espaces vécus et rêvés compose un paysage intérieur au plus près de ses désirs, de ses attentes. Cette sur vision reconduit son éblouissement devant le paysage sauvage....

 ©  Lydia Harambourg

  Historienne critique d’art

Membre correspondant de l’Académie des Beaux-Arts